b. L’espace public. Conseil de l’Europe la cité interculturelle pas à pas
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La cité interculturelle pas à pas
La possibilité de choisir plusieurs variables et de les afficher simultanément sur la carte permet d’affiner la perception et la connaissance d’une réalité complexe et en
évolution rapide.
Il est par exemple possible de
« créer » des cartes pour comparer le degré de dispersion ou de concentration dans le temps des ressortissants de différentes nationalités. On peut également comparer le lieu de résidence des citoyens d’une nationalité donnée et l’emplacement des structures d’accueil ou des bibliothèques publiques afin d’évaluer le degré de proximité et mieux comprendre les différences dans l’utilisation des services.
En « cliquant » sur un quartier, on obtient le détail de toutes les informations statistiques choisies. Et si l’on clique sur les symboles des institutions ou des lieux de culte, l’écran affiche des informations explicatives, un lien vers un site web, etc.
Les cartes interactives numériques peuvent être converties en un fichier PDF qui pourra être joint à tout document, étude ou communiqué de presse.
Le portail est destiné au grand public et, bien évidemment, aux responsables des politiques. Mais il présente aussi un intérêt pour des usagers tels que les journalistes, les chercheurs et les étudiants, auxquels il donne accès à une information objective dans un domaine où la transparence et la rigueur de l’information sont essentielles pour approfondir les connaissances et éviter la consolidation des stéréotypes et des clichés.
Questions à se poser : La ville travaille-t-elle en lien avec l’université locale ? Quel rôle est assumé par l’université ? Fournit-elle des informations locales et des données relatives
à l’appartenance ethnique, à l’incidence des mesures incluses dans la stratégie de la ville en matière de diversité et à la perception de la diversité par l’opinion ? Traite-t-elle ces données ? Ces informations sont-elles ensuite utilisées par le gouvernement local pour formuler et mettre en œuvre de futures initiatives ? Le gouvernement local utilise-t-il
Eléments d'une stratégie interculturelle ces informations pour améliorer, directement ou indirectement, les services destinés aux populations minoritaires ?
Exemples
A Reggio d’Emilie, le suivi de l’intégration et du bien-être des migrants, de l’opinion publique et des effets des politiques municipales est assuré grâce à un partenariat avec l’université locale.
Tous les deux ans, une enquête est conduite auprès des habitants de Tilburg pour examiner les attitudes de la population envers la société multiculturelle. Cette enquête comporte 10 questions, toujours les mêmes ; il est donc facile de comparer les résultats. Le service Recherche et Information de la ville présente également des rapports de suivi de la pauvreté, de l’intégration, de la population antillaise, de la population marocaine, etc. Sur la base de ces informations, la politique de Tilburg peut être maintenue, adaptée ou entièrement revue
8. La formation et la sensibilisation
à l’interculturel
Lancer un programme de formation et sensibilisation à l’interculturel à l’intention des
élus ainsi que des responsables et agents municipaux les plus directement concernés, comme ceux travaillant au contact du public. Encourager le secteur privé à y prendre part.
La sensibilisation à l’interculturel est d’abord devenue à la mode dans les multinationales, où elle était utilisée pour faciliter la gestion d’équipes diversifiées et le travail avec les clients étrangers. De plus en plus de villes fournissent désormais à leurs employés une formation à l’interculturel afin d’améliorer l’efficacité de l’administration et des services, et de garantir un accès adéquat aux droits sociaux. Une telle sensibilisation est en effet essentielle pour que les agents municipaux puissent évaluer la façon dont les politiques et les services sont perçus par différents groupes et les adapter aux spécificités culturelles des citoyens. Les relations familiales, l’expression des attentes, les sentiments et les réactions, les perceptions de la ponctualité, l’autorité et
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La cité interculturelle pas à pas de nombreuses autres facettes importantes du comportement humain sont façonnés par la culture et exercent une profonde influence sur le rapport à l’autre, le positionnement de l’individu par rapport au groupe et le rapport à l’autorité publique.
Seules quelques rares personnes seront à même d’avoir une bonne connaissance de plus d’une ou deux langues et cultures des nombreux groupes qui cohabitent dans une ville. Cependant, dans une ville vraiment interculturelle, les fonctionnaires municipaux compétents devraient être capables de détecter la présence de différences culturelles et d’adapter leur approche en conséquence, plutôt que de chercher à imposer un compor tement unique dans toutes les situations. Cette sensibilité et cette assurance dans des situations peu familières ne sont pas fréquentes, mais ces qualités peuvent s’acquérir par le biais d’une formation spécialisée, et doivent devenir aussi importantes pour les fonctionnaires que leur profession proprement dite et leurs compétences techniques.
Exemples
Les pouvoirs publics peuvent étendre la formation de sensibilisation à l’interculturel à d’autres personnels. Le Service pour la cohésion multiculturelle du canton de
Neuchâtel a préparé, en liaison avec la société Novarox, un cours de formation sur la sensibilisation interculturelle et l’a proposé à plus de 200 cadres de cette société.
Dans le cadre du système de certification européen Xpert, le centre de formation pour adultes de Neukölln assure plus particulièrement une formation dans le champ de la compétence interculturelle. Les diplômés jouent à leur tour un rôle de multiplicateur. Des enseignants – professeurs d’école, de centres de jour ou de centres de formation pour adultes – et toutes les personnes intéressées apprennent
à développer une sensibilité aux autres cultures. Les attestations remises sanctionnent une formation de niveau élémentaire, master ou professionnel.
Les neuf programmes de gestion de quartier de Neukölln pour les secteurs ayant des besoins particuliers de développement sont organisés de façon à garantir le recours aux compétences des immigrés dans les équipes de gestion et les conseils consultatifs de quartier. Les associations d’immigrés sont associées aux décisions prises sur le terrain. Les équipes de gestion des quartiers dynamisent l’action menée en faveur de l’intégration.
Eléments d'une stratégie interculturelle
9. L’accueil des nouveaux arrivants
Lancer des initiatives d’accueil des nouveaux arrivants et organiser des visites de la ville permettant non seulement aux nouveaux arrivants (temporaires ou permanents), mais aussi – ce qui est tout aussi important – aux habitants de longue date de se rendre dans des parties de la ville qu’ils ne connaissent pas, d’être accueillis par des personnes de différentes cultures et de découvrir les services et les institutions de la ville. Les nouveaux arrivants bénéficient d’un appui personnalisé qui les aide à s’intégrer.
En effet, une personne qui arrive dans une ville pour un séjour prolongé (quelle que soit sa situation) risque fort de se sentir perdue et d’avoir besoin de soutien, sous de multiples formes. La capacité à coordonner les différentes mesures d’appui et à les mettre en œuvre de façon efficace a une incidence majeure sur l’adaptation et l’intégration des nouveaux arrivants. On oublie souvent de se demander si la population hôte a été un tant soi peu préparée à l’arrivée de ces personnes ou si, au contraire, elle risque d’en être surprise, voire inquiétée – aspect qui a pourtant une grande influence sur les relations interculturelles.
Questions à se poser : Les autorités locales organisent-elles l’accueil des nouveaux arrivants, par exemple en proposant des rencontres avec les décideurs, des réunions d’orientation avec des ONG ou des prestataires de services, la réalisation d’un test de compétences ? Des programmes de visite de la ville sont-ils proposés (guides interculturels, circuits découverte, safaris photos, etc.) ? Quelle est la fréquence de ces initiatives et à qui s’adressent-elles ? Comment sont sélectionnés les guides ? Comment les autorités locales veillent-elles à ce que les guides soient issus d’horizons culturels divers ? Les diverses traditions sont-elles célébrées, par exemple au travers de la littérature, de la chanson, des mythes, ou de manifestations symboliques pendant lesquelles différents groupes peuvent présenter leur patrimoine culturel ?
Exemples
Chaque mois, l’hôtel de ville de Tilburg est le théâtre d’une cérémonie destinée aux personnes ayant réussi les examens du programme d’intégration. Les participants à cet événement festif, qui peuvent être au nombre de 30, sont accueillis par l’adjoint au maire en tant qu’habitants officiels de Tilburg. Ils se voient ensuite offrir
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La cité interculturelle pas à pas une visite de la ville en bus, au cours de laquelle ils reçoivent des informations sur les lieux historiques de la ville et sur son patrimoine. La municipalité organise également une fois par an une grande fête pour tous les nouveaux habitants.
Dans certains quartiers et immeubles, les nouveaux arrivants sont accueillis par des
« guides » spécialisés. Ces derniers leur racontent la vie d’autrefois à Tilburg et leur donnent des informations importantes (médecin, hôpital, police, mairie, transports en commun, etc.). Au cours du programme d’intégration, les nouveaux arrivants peuvent également faire appel à un système de « parrainage ». Un fonctionnaire devient le parrain d’une personne de même nationalité, afin de lui permettre de parler sa langue.
Il est souvent difficile pour les nouveaux arrivants de déchiffrer les normes culturelles de leur nouvelle société et de les distinguer des normes juridiques et des obligations. Pour dissiper cette confusion, Neuchâtel a introduit une Charte de la citoyenneté. Cette charte est novatrice au sens où elle vise à favoriser l’intégration interculturelle, contrairement aux conventions d’intégration que l’on trouve en
Allemagne, par exemple. Ces dernières sont une sorte de contrat entre les autorités et l’immigré, lequel est tenu de respecter certaines obligations, l’accent étant mis sur l’aspect formel et contraignant. Ces conventions sont généralement utilisées dans des cas très particuliers, par exemple pour des ressortissants étrangers accédant à une haute fonction religieuse ou pour des migrants reconnus coupables d’infractions pénales d’une certaine gravité. En revanche, la Charte de la citoyenneté du canton de Neuchâtel insiste sur la réciprocité entre le migrant et la société, tout en soulignant les valeurs fondamentales de toute société démocratique. La charte met également en exergue « la notion de bienvenue » et le principe de respect mutuel, qui favorisent une meilleure acceptation des devoirs associés à l’intégration.
L’idée centrale de la charte est une conception de la tolérance et de l’ouverture
d’esprit comme un gage de stabilité au sein d’une population diversifiée. La vision du canton de Neuchâtel comme une « république démocratique, laïque, sociale et garante des droits fondamentaux » est également expliquée dans la charte, notamment à l’intention des nouveaux venus. Un exemplaire de la charte est remis contre signature.
Le fait de signer ne crée aucune obligation juridique contraignante mais souligne bien l’importance du document. L’expérience montre que, contre toute attente, la plupart des nouveaux arrivants sont ravis de signer le récépissé ; peu d’entre eux s’y refusent.
Eléments d'une stratégie interculturelle
Le lancement de la charte en 2009 a été précédé par une série de cours et de séances individuelles organisés sur deux jours à l’intention des organismes et des agents municipaux, afin qu’ils puissent remettre la Charte de la citoyenneté en connaissance de cause 67 .
10. La gouvernance interculturelle
Instaurer un processus de gouvernance interculturelle destiné à encourager les prises
de décision interculturelles dans les institutions publiques comme dans les organisations de la société civile. Soutenir l’émergence de nouveaux chefs de file, civiques et politiques, venus d’horizons divers, et veiller à ce que les dirigeants actuels soient avertis et compétents en matière culturelle.
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Les processus de représentation démocratique et de prise de décision constituent peut-être les actions les plus marquantes et ambitieuses qu’une ville puisse engager pour devenir plus interculturelle. Ils sont bien sûr souvent définis au plan national, mais le conseil municipal dispose néanmoins d’une grande latitude pour influencer l’inter action et la coopération entre différents groupes concernant la répartition des pouvoirs et des ressources.
En lien avec la gouvernance interculturelle, les villes doivent reconnaître que :
• les valeurs interculturelles reposent sur la responsabilité, la transparence et la confiance entre les institutions et les communautés, et que ces valeurs, de même que les projets dédiés à les valoriser, sont importantes en elles-mêmes ;
• la cité interculturelle a besoin d’impulsions dans une grande variété de domaines et à différents niveaux. La valorisation du leadership interculturel au sein des ONG, des communautés, des partenariats et des réseaux est tout aussi importante que l’autorité exercée par les dirigeants municipaux ;
• l’initiative va inévitablement soulever la question de la représentation des minorités au sein des structures municipales, source potentielle de tensions et de conflits.
67. www.ne.ch/chartecitoyennete.
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Note en blanc
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La cité interculturelle pas à pas
Loin de chercher à faire l’impasse sur la question, il faut en profiter pour engager une réflexion constructive sur la façon dont les minorités sont intégrées dans les structures traditionnelles de prise de décision.
Questions à se poser : Les responsables municipaux sont-ils bien informés de toute la diversité qui existe dans leur ville ? Y a-t-il des procédures claires permettant de mener des actions transversales sur les problèmes de relations entre communautés ? Existet-il dans la ville un organisme fédérateur, indépendant de l’autorité locale, représentant toutes les minorités ethniques ? Existe-t-il une instance transversale chargée de superviser la mise en œuvre de la politique municipale en matière d’intégration et de relations interculturelles ? Lorsqu’elle conçoit et applique des programmes de consultation publique, la ville a-t-elle à l’esprit l’amélioration des relations interculturelles ?
La ville encourage-t-elle les actions (comme les comités de quartier) permettant aux habitants de diverses origines ethniques ou culturelles de participer ensemble au développement de leur quartier ? Comment les personnalités politiques et associatives de la ville émergent-elles ? Dans quelle mesure le système est-il ouvert aux nouveaux arrivants et aux étrangers ? Les représentants des différentes communautés s’exprimentils uniquement au nom de leur propre groupe ethnique, ou d’un groupe plus large ? La ville suscite-t-elle l’apparition de leaders interculturels qui s’imposent en dehors des structures politiques et associatives officielles ?
Le succès de la politique interculturelle de Neuchâtel (Neuchâtel obtient le meilleur score selon l’Index des cités interculturelles)
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s’explique dans une large mesure par l’efficace dispositif de gouvernance de la diversité qui est en place. Ce dispositif à plusieurs niveaux, mais néanmoins cohérent, repose sur la loi cantonale de 1996 (première du genre en Suisse) et sur la nouvelle Constitution cantonale de 2002. Il comprend :
1. Un Service de la cohésion multiculturelle, doté d’un personnel multiculturel dont les 15 membres couvrent, à eux tous, un grand nombre des 95 langues présentes dans la ville. Le service est chargé de coopérer avec d’autres institutions à tous les niveaux et de prendre des initiatives. Il a une bonne capacité opérationnelle et applique une approche intégrée recouvrant plusieurs domaines d’intervention. Il est clair que le canton ne peut relever à lui seul l’enjeu de la diversité. Il opère donc par l’intermédiaire
68. . www.coe.int/t/dg4/cultureheritage/culture/Cities/Index/default_fr.asp.
Eléments d'une stratégie interculturelle d’un vaste réseau d’associations africaines, latino-américaines, islamiques, turques, kosovares, albanaises, macédoniennes, vecteurs de la mise en œuvre des consultations et des programmes.
Le service a pour mission d’appliquer la loi cantonale sur l’intégration des étrangers, du
26 août 1996, qui a pour but de favoriser des relations harmonieuses entre Suisses et
étrangers par la médiation et de promouvoir l’intégration des étrangers dans le canton de Neuchâtel. Le Service de la cohésion multiculturelle est rattaché au Département de l’économie.
Il travaille en collaboration étroite avec la Communauté de travail pour l’intégration des étrangers (CTIE – voir plus loin).
Le service a trois fonctions principales, très importantes en matière de politique d’intégration. Il est à la fois :
• un point de contact spécialisé ;
• le bureau du délégué cantonal aux étrangers ;
• une structure logistique pour la CTIE, les associations d’immigrés et les groupes concernés par les divers aspects liés à la présence de populations migrantes et
étrangères.
Le service offre des prestations d’interprétation et de médiation, fondées sur le modèle du recours à une tierce partie et sur un réseau de 85 médiateurs (approche
« pragmatique » versus approche culturelle). Il comporte différentes unités dont un centre de compétence « Intégration », qui fournit des informations ciblées afin de promouvoir les politiques sociales et les mesures d’intégration, et un centre de compétence « Prévention du racisme » qui lutte contre toute forme de discrimination.
Outre le programme d’accueil des nouveaux arrivants et la Charte de la citoyenneté de Neuchâtel, les principaux programmes menés à bien par le service sont :
• l’intégration professionnelle, y compris (depuis 2005) une collaboration avec des entreprises de l’industrie horlogère ;
• la mise en œuvre des 12 mesures fédérales concernant l’intégration des enfants d’âge préscolaire ;
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• la prévention des mariages forcés dans le cadre de l’initiative lancée (depuis 2007) par le Conseil d’Etat, notamment par le biais d’une campagne d’information et de la distribution de plus de 1 000 brochures ;
• le programme « FeNEtre sur le monde » – diffusion à la radio de manifestations culturelles et sportives en mettant en exergue l’intégration des migrants et la dimension des relations interculturelles ;
• le programme « Vivre ici en venant d’ailleurs » (depuis 2002) – publication et diffusion à la radio de témoignages de personnes d’origine étrangère qui vivent dans le canton.
Des informations ciblées sont également disponibles dans la revue InterDialogos
69
de
La Chaux-de-Fonds.
Le service a élaboré l’instrument « Integratio Tempo » pour repérer et cerner les principaux enjeux et développements concernant l’intégration des immigrés. Un graphique permet d’apprécier leur situation selon deux lignes d’intersection : inclusion-exclusion et agrégation-ségrégation. On obtient ainsi quatre grandes positions : intégration, distinction, discrimination, insertion. L’instrument se fonde sur 12 indicateurs de base et des indicateurs complémentaires.
2. La Communauté de travail pour l’intégration des étrangers (CTIE). La
CTIE, composée de 40 membres, joue depuis 1991 un rôle consultatif auprès du
Conseil d’Etat (gouvernement cantonal) – lequel a toujours adopté ses recommandations – et valide les politiques et les projets du Service du délégué aux étrangers. La
CTIE se réunit quatre fois par an en séance plénière et tient des réunions en commission (trois à quatre fois par an pour chaque commission).
Des représentants des communautés ethniques (mais pas des communautés religieuses, étant donné que le canton est officiellement laïc) siègent au sein de la CTIE.
Leur nombre est proportionnel au nombre de membres de chaque groupe. Ces repré sentants sont proposés par les communautés et nommés par le Conseil d’Etat.
Des représentants d’autres groupes (patronat, syndicats) et d’entités géographiques participent également aux travaux de la CTIE, notamment au sein des commissions.
Ainsi, la commission « Travail et problèmes sociaux » compte des représentants de la
69. www.ne.ch/interdialogos.
Eléments d'une stratégie interculturelle commu nauté italienne, des catholiques et des protestants, ainsi que des représentants des secteurs de l’horlogerie et du bâtiment.
Chaque session est consacrée à un thème ou à un problème, par exemple les conduites criminelles (avec une intervention du chef de la police), les travailleurs transfrontaliers
(« volent-ils » les emplois des travailleurs locaux ? – un chercheur et le responsable de l’observatoire ont expliqué qu’il n’y avait pas de dumping social) – , l’intégration par le football, l’islam entre mythe et réalité.
La CTIE dispose également d’un budget de fonctionnement.
La politique d’immigration relève du niveau fédéral, tandis que la responsabilité de la politique d’intégration est assumée au niveau local. La politique d’intégration n’opère aucune distinction fondée sur le statut juridique des personnes. En revanche, il est des valeurs et des principes fondamentaux à respecter par tous. Pour l’heure, aucun autre canton suisse ne s’est encore doté d’un organisme de lutte contre le racisme.
Priorités actuelles de la politique d’intégration :
a. intégration professionnelle – des études montrent que les non-Européens sont souvent victimes de discrimination ;
b. intégration par le logement ;
c. citoyenneté.
Malgré le succès indéniable de la politique d’intégration de Neuchâtel, le canton tient
à participer au programme Cités interculturelles car il faut constamment se préparer
à relever de nouveaux défis dans une société en perpétuelle évolution, où rien n’est jamais acquis. L’une des principales difficultés identifiées par le canton est la politique du gouvernement fédéral qui restreint l’immigration et ne facilite pas l’intégration.
Pour obtenir de plus amples informations, consulter : les rapports annuels du Service de la cohésion multiculturelle 70 ; les bulletins d’information mensuels 71 ; un aperçu de la gestion de la diversité interculturelle de Neuchâtel
72
– exemple de politiques publiques fourni par Oriane Von Gunten dans l’article de quatre pages intitulé Swiss interculturality
in Neuchâtel.
70. www.ne.ch/neat/site/jsp/rubrique/rubrique.jsp ?StyleType=bleu&CatId=1428.
71. www.ne.ch/neat/site/jsp/rubrique/rubrique.jsp ?StyleType=marron&DocId=12956.
72. www.coe.int/t/dg4/cultureheritage/culture/Cities/Publication/BookCoE24-Neuchatel.pdf.
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Exemples
Reggio d’Emilie compte un conseiller municipal observateur élu par les étrangers qui habitent la ville. La municipalité a par ailleurs signé, dans l’un des quartiers multiculturels les plus pauvres, un « pacte de voisinage » soulignant les obligations mutuelles de la ville (prestation de services) et des citoyens (gestion des conflits, organisation de manifestations et d’activités)
Au lieu de se tourner automatiquement vers les associations d’immigrés lorsqu’un problème se pose, Tilburg préfère partir de la base : la ville cherche toujours à soutenir les initiatives de ses habitants. Dans le cadre du programme « Enrichissez votre quartier », les habitants peuvent recevoir des subventions pour l’organisation d’activités spécifiques près de chez eux. Il peut s’agir d’un barbecue collectif, d’une soirée consacrée aux cuisines de différents pays, de la pose de bacs à fleurs dans les rues, d’équipements supplémentaires pour les terrains de jeu, d’une fête de quartier, etc. Le projet est approuvé ou rejeté par le comité de quartier ; l’achat d’alcool n’est pas subventionné. Des ambassadeurs du programme « Enrichissez votre quartier », dotés d’une expérience en la matière, peuvent aider leurs voisins à réunir et à remplir les documents nécessaires ou à organiser l’activité prévue.
En tant qu’employeur, Lyon a mis en place un « audit égalité » applicable à sa politique de recrutement et de carrières, et prépare actuellement un label de qualité visant à inciter les entreprises et les associations travaillant avec la ville à appliquer elles aussi des politiques de diversité. A terme, la prise en compte de la diversité devrait devenir une condition à remplir pour les organisations qui souhaitent bénéficier d’aides publiques.
Pour aller plus loin : ICC paper on intercultural governance
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73. www.coe.int/t/dg4/cultureheritage/culture/Cities/paperviarregio_en.pdf
Annexe I
Annexe II

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